Le petit cahier de la CGT Éduc'action - n°48 page 9

Carte scolaire

Le rural mangé à la sauce Macron

 

Les écoles rurales vont être touchées de plein fouet dès la rentrée 2018 par les choix politiques du gouvernement. À moyens constants, il faut « récupérer » des postes pour alimenter les dispositifs de dédoublement des CP et CE1 en REP et REP+.

 

La machine à concentrer est en route, plus limpide que jamais. Des DASEN disent ouvertement qu’il ne s’agit que du premier étage de la fusée qui doit pouvoir permettre la « mise en orbite » de la petite école. L’heure est aux regroupements, voire à la scolarisation des CM en collège.

 

Ces fermetures vont particulièrement pénaliser les plus jeunes. La déconstruction d’organisations pédagogiques dans les petites écoles dont personne ne peut apporter la preuve de sa non efficacité (en termes d’apprentissages) est bien le projet à moyen terme du ministre Blanquer. Ils veulent des grandes écoles concentrées géographiquement, installées à proximité du « Bourg collège ».

 

Les personnels, les parents, les habitant·es, les élu·es s’opposent et ne comprennent pas car bien souvent, les effectifs sont stables voire en progression. C’est le seuil qui sert de base au calcul qui est désormais relevé. Ce qui aboutit à des classes multiniveaux avec des effectifs en moyenne de 28. De plus, cela peut entrainer, dans certains départements, le fuite des élèves vers les écoles privées.

 

Quelques exemples :

- Somme : 63 fermetures (principalement des écoles rurales) + 32 classes en « vigilance fermeture » ;

- Deux Sèvres : 31 fermetures dont une école qui risque de passer à 9 classes, la solution serait de scolariser une partie des élèves dans le village voisin (c’est le début de la fin d’une école !), les parents réfléchissent à scolariser leurs enfants ailleurs ;

- Indre et Loire : 30 fermetures ;

- Allier : 24 fermetures de classes, 40 équivalents temps pleins supprimés.

 

Pour la CGT, l’école de quartier ou de la commune est pertinente comme lieu d’apprentissage et de vie.

- Elle est la mieux adaptée à l’âge des enfants.

- Un enfant de moins de 12 ans doit être scolarisé près de chez lui.

- Les écoles organisées en réseau peuvent offrir les mêmes conditions favorables à l’apprentissage aux élèves tout en conservant des écoles dans plus de villages.

- Conserver un réseau d’écoles isolées sur un canton est une option démocratique que nous défendons car elle est la seule vraie réponse pour maintenir le service public d’éducation de proximité.

- L’école ne doit pas être un enjeu à finalité comptable mais une réponse à une orientation de société et de vie : c’est un service public.

- L’école favorise le lien social et contribue donc à la cohésion d’un territoire.

 

Conserver un réseau d’écoles isolées sur un canton est la seule vraie réponse pour maintenir le service public. L’école ne doit pas être un enjeu à finalité comptable mais une réponse à une orientation de société et de vie : c’est un service public.

Elena Blond


   Publication : 18/04/18